Un projet délétère pour l’environnement et la biodiversité du Bois de Vincennes

Des travaux titanesques dans un environnement classé

Les travaux souhaités par Ile-de-France Mobilités/RATP auront des conséquences écologiques irrémédiables. C’est pour cela que les défenseurs de l’environnement se mobilisent afin que ce projet soit revu et que des alternatives épargnant le Bois soient discutées.

Le creusement du tunnel 2m sous la surface du sol dans le Bois détruira toutes les racines des arbres (notamment des chênes centenaires) et un déboisement total va avoir lieu (bien supérieur aux chiffres avancés par les promoteurs qui sous-estiment l’ampleur de leur destruction).

Une tranchée à ciel ouvert éventrera le Bois de Vincennes sur plus de 7000 m2 (puits de sortie du tunnelier venant de Val-de-Fontenay en lisière nord du Bois sur l’avenue de la Dame Blanche) pour se poursuivre vers la station Château de Vincennes.

La végétation ne s’en remettra jamais. L’atteinte à la biodiversité et à la faune (nombreuses espèces protégées) sera irréversible.

Plan de repérage des chênes dans la zone de travaux

Ce plan a été réalisé par les membres du Collectif Touche pas à mon Bois en décembre 2021 après un long et minutieux travail de repérage sur site
avec des experts botanistes.

Contrairement aux affirmations du maître d’ouvrage (Ile-de-France Mobilités), la zone potentielle de travaux est extrêmement boisée, riche en chênes centenaires (> 130) qui font la renommée du Bois et qui permettent de lutter efficacement contre le dérèglement climatique.
Les jeunes arbustes que les promoteurs du projet voudraient replanter après la destruction des arbres centenaires, ne pourront jamais remplacer leurs prédécesseurs (toutes les études écologiques le prouvent).

Cette pseudo-compensation est une tromperie.

Un coût financier démesuré

Ce projet a été évalué en 2017 à 1.4 milliard d’euros. A ce jour et alors que les coûts ont été largement sous-estimés par les promoteurs, ce projet approche les
2 milliards d’euros. Le Secrétariat Général Pour l’Investissement (SGPI), dépendant du cabinet du 1er Ministre, a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme : les bénéfices du projet sont nettement inférieurs aux coûts démesurés. Cette extension n’est pas rentable, d’autres alternatives doivent être étudiées.

Le carrefour des Rigollots (1ère station potentielle à créer) à Fontenay-sous-Bois est à moins de 10 min à vélo et en bus de la station Château de Vincennes.
A Montreuil (2ème station potentielle à créer “Grands-Pêchers”), l’offre de transport publique a bien été développée ces dernières années : ligne 9 (qui pourrait être prolongée et bénéficier d’améliorations si l’argent public était mieux réparti) et tramway (T1).
A Val-de-Fontenay (3ème station potentielle à créer = terminus), l’offre de transports est pléthorique : RER E + RER A + ligne 15 du Grand Paris Express + tramway (T1) ainsi que toutes les lignes de bus déjà existantes.

Ile-de-France Mobilités (maître d’ouvrage) est un organisme avec une dette financière abyssale (cf. rapport de la Chambre Régionale des Comptes de juin 2020) qui est incapable de faire face aux coûts d’exploitation de lignes actuelles et qui souhaite dans le même temps faire financer ce projet de près de 2 milliards d’euros par l’Etat et la Région Ile-de-France. Le contribuable doit être respecté et l’argent public mieux utilisé.

Le Secrétariat Général Pour l’Investissement (SGPI), dépendant du cabinet du Premier Ministre, a rendu un avis DEFAVORABLE à ce projet en juillet 2021 (ci-dessous) car “les bénéfices restent trop modestes au regard du coût du projet”.

Un risque environnemental majeur

Le Bois de Vincennes est une réserve naturelle de biodiversité et d’une faune variée, accueillant aux portes de Paris,
un réservoir péri-urbain unique d’espèces protégées.
La destruction de cet environnement protégé et classé (Ile-de-France Mobilités / RATP veulent déclasser 6 hectares de Bois pour en détruire une large partie) constitue un écocide.
Le respect de l’environnement a valeur constitutionnelle.
Nous ne devons pas laisser cette destruction avoir lieu !

Les risques géologiques n’ont pas été évalués dans l’étude d’impact d’Ile-de-France Mobilités (cf. avis négatif de l’Autorité Environnementale).
Il existe de très nombreuses carrières à Montreuil et Fontenay-sous-Bois (terrain poreux peu stable).

Le rapport de l’Autorité Environnementale est très clair : il y a un risque majeur d’effondrement et de glissement de terrain avec pollutions des nappes phréatiques...
Ces risques n’ont pas été évalués par les promoteurs du projet (ou lorsqu’ils sont évoqués, ils sont largement sous-estimés). La population n’a pas été informée sur l’étendue des dégâts à venir.

Par ailleurs, ce projet entraînerait une augmentation de 185% de la consommation énergétique (avis de l’Autorité Environnementale) par rapport aux consommations évitées, ce “qui est sans rapport avec l’objectif de neutralité carbone en 2050” (art.L 100-4 du code de l’énergie).

Dans leur étude d’impact (préalable à l’enquête publique), les promoteurs du projet n’ont pas réalisé d’évaluation de l’émission des gaz à effet de serre (leur étude a été bâclée), ce qui a été relevé par les experts de l’Autorité Environnementale.

Un bilan énergétique négatif

Suite à l’avis négatif de l’Autorité Environnementale, le promoteur du projet (Ile-de-France Mobilité) a été obligé de répondre aux très nombreuses questions soulevées par les experts. Et le couperet est tombé : le bilan carbone du prolongement de la ligne 1 est NEGATIF !
« Sur la durée de l’évaluation (30 ans), le projet entraine une augmentation des consommations d’environ 3 300 tonnes de CO2 » et ce sans compter l’impact des travaux (source : dossier d’enquête publique page 149 – pièce I, annexe 2).
Les experts de l’Autorité Environnementale avaient vu juste lorsqu’ils déclaraient en mai 2021 “ce projet est sans rapport avec l’objectif global de neutralité carbone en 2050” (article L100-4 du code de l’énergie).
Ainsi, contrairement à ce que répètent à l’envi les responsables de tous bords, ce projet, en plus de représenter une attaque massive contre le Bois de Vincennes, est une aberration environnementale qui contrevient aux objectifs de la France de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il participera au réchauffement climatique ! Stoppons ce projet !

Des alternatives existent et doivent être étudiées

Privilégier le développement des pistes cyclables pour permettre de relier le carrefour des Rigollots à la station de métro Château de Vincennes en moins de 10 min.

Investir les 2 milliards d’euros du projet dans la modernisation du RER A qui suit exactement le même parcours que la ligne 1 en étant beaucoup plus rapide ainsi que dans l’amélioration de la ligne 9 à Montreuil qui pourrait être prolongée.

Utiliser la ligne souterraine déjà existante à l’arrière gare du château de Vincennes qui relie le terminus actuel à la station de maintenance de Fontenay-sous-Bois (passage sous l’avenue de la Pépinière permettant de limiter significativement l’impact sur le Bois = tracé en jaune fait par la RATP dans le schéma ci-dessous).
Les promoteurs balaient cette alternative car elle entraînerait une courbure sur le trajet du métro et ferait perdre quelques secondes de temps de trajet ; cette solution est techniquement faisable, elle doit être plébiscitée.
En effet, cette possibilité avait été clairement discutée par la RATP elle-même en vue de la concertation publique (la maintenance des rames de métro ne posait aucun problème pendant les futurs travaux) ; aucune justification valable ne permet de l’exclure actuellement ; pourquoi cette volte-face soudaine ? A moins que le centre de maintenance de la RATP soit vendu par la suite pour un projet immobilier privé de grande ampleur et qu’un tunnel sous-jacent contrevienne à cette solution technique simple : les citoyen(ne)s s’interrogent sur les véritables motivations à l’origine de l’exclusion de cette solution fiable.
A ce sujet, la mairie de Neuilly-Plaisance s’oppose à ce projet.


Le prolongement peut se faire (en jaune) par un tunnel existant sous la voirie (avenue de la Pépinière